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 L’affaire des moines de Tibhirine

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MessageSujet: L’affaire des moines de Tibhirine    L’affaire des moines de Tibhirine   I_icon_minitimeMer 21 Sep - 12:36

Une nouvelle campagne du «qui tue qui ?» contre l’Algérie est lancée

L’affaire des moines de Tibhirine déterrée

Par Hasna Yacoub


Citation :
Pourquoi maintenant ? C’est la première pour ne pas dire l’unique question qu’il faut se poser sur l’affaire des moines de Tibhirine, revisitée lundi dernier par Canal + qui a diffusé un nouveau document de Jean-Baptiste Rivoire. Un document qui, selon son auteur, apporte de nouvelles révélations accusant les services secrets algériens. Autrement dit, il s’agit d’un retour au «qui tue qui ?». Une polémique tellement souhaitée par les cercles français et tous leurs relais médiatiques au moment même où Alger a pris une position déplaisante à la France dans la crise libyenne et où les appels à la révolte ne semblent pas accrocher les Algériens. Il n’est, cependant, pas fortuit de se demander toujours pour quelle raison il y a autant de campagnes contre l’Algérie, mais de reconnaître que le pays aurait pu se prémunir en ayant une meilleure communication et en donnant sa version des faits d’un pan de l’Histoire algérienne et son vécu durant les années de terrorisme. Pour revenir au journaliste français Jean-Baptiste Rivoire, ce dernier a cité les «témoignages» de deux nouvelles personnes du DRS algérien dont il n’a donné malheureusement que les prénoms. Il s’agit donc de témoignages difficiles à corroborer. Jean-Baptiste Rivoire, qui a tenté, comme il l’a fait avec le grand reporter Didier Contant, de faire endosser aux services algériens, donc à l’Algérie, l’assassinat des moines, malgré le communiqué numéro 44 du GIA qui avait revendiqué le massacre, n’a pas cité tout au long des 58 minutes de son reportage, l’émissaire du GIA, Abdellah. Ce dernier qui a remis une lettre contenant les revendications du GIA et une cassette vidéo prouvant l’enlèvement des moines, a été reçu à l’ambassade de France et accompagné, à la fin de la rencontre, en voiture. Il n’a, également, pas évoqué l’émissaire dépêché par les autorités françaises pour rencontrer Djamel Zitouni dans son fief et négocier la libération des trappistes à l’insu des services secrets algériens. Simplement dit : la France avait, à l’insu des autorités algériennes, reçu, à l’époque, un «émissaire» du GIA au siège de l’ambassade à Alger, et négocié avec Djamel Zitouni. Pourtant, dans une interview publiée le 18 septembre dernier par le journal régional français Le Progrès, Rivoire a déclaré que «les responsables des ravisseurs ont appris, fin avril 1996, que la France avait envoyé un de ses agents pour essayer de négocier avec Djamel Zitouni». Un détail aux yeux de Rivoire ? C’était loin d’être le cas sûrement pour Didier Contant qui, lui, s’est comporté en vrai reporter en enquêtant et en recueillant en Algérie des témoignages crédibles, concluant que l’organisation de Djamel Zitouni avait tué les religieux. Didier Contant avait été retrouvé mort quelque temps après la campagne montée contre lui par Jean-Baptiste Rivoire pour interdire la publication de son travail. Sa compagne, Rina Sherman, a poursuivi en justice celui qui, «indirectement», avait poussé Didier Contant au suicide et Jean-Baptiste Rivoire a été condamné par la justice française. Jean-Baptiste Rivoire semble tellement convaincu de l’implication du DRS algérien qu’il revient à la charge. Et il n’est pas le seul. Juste avant lui, le général français à la retraite, Buckwalter, ex-attaché militaire à l’ambassade française à Alger, a accusé l’armée algérienne de «bavure» dans l’assassinat des moines. Il n’y a pas lieu de répondre à Buckwalter puisque un autre Français s’en est chargé. Il s’agit de M. Yves Bonnet, ancien patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST). Dans une interview publiée hier dans le quotidien El Moudjahid, M. Bonnet a clairement dit: «Donc, je peux témoigner que les affabulations et les élucubrations d’un ancien général des services français sont purement et simplement mensongères. C’est le mot qu’il faut dire, et je n’hésiterais pas à le prononcer. […] Cette affaire des moines de Tibhirine prouve la grande facilité avec laquelle, en France, on se précipite sur la thèse qui discrédite nos amis algériens et surtout quand il s’agit de l’armée algérienne ou des services de sécurité algériens. C’est dans la logique du «qui tue qui ?», ce qui n’est pas normal. Pourquoi les Algériens n’auraient pas le droit de se défendre comme tout le monde ?». M. Bonnet a également fait une révélation à mettre en exergue : «(…) Grâce à Smail Lamari, j’ai pu, d’une part, aller à Tibhirine, d’autre part rencontrer enfin à Blida et à Médéa les responsables du DRS, et surtout prendre connaissance des dossiers. (…)» L’Algérie a donc levé le sceau du secret sur le dossier Tibhirine ; qu’en est-il de la partie française ? Faut-il rappeler que réagissant au témoignage du général François Buchwalter, le président français avait déclaré en juillet 2009 : «Les relations entre les grands pays s’établissent sur la vérité et non pas sur le mensonge. Naturellement, je lèverai le secret-défense sur tout document que nous demandera la justice. Il n’y a pas d’autres façons de faire la vérité.» L’Algérie a rendu public tout ce qui concerne cette affaire, à commencer par les révélations qui relatent, en détail, les contacts établis par les autorités françaises, par le biais de son ambassade à Alger, avec le GIA, prouvées par le biais de quatre documents portant le cachet du GIA et une feuille, retrouvés sur le corps d’un terroriste abattu. Sur cette feuille était inscrit le nom et le numéro de téléphone du contact du GIA à l’ambassade de France. Les responsables français, à l’époque, avaient préféré négocier avec l’organisation terroriste, sans en informer leurs homologues algériens. Quelle part de responsabilité doivent-ils donc endosser ? Aux médias français d’y répondre et au président Sarkozy de leur fournir les dossiers. L’Algérie, quant à elle, a bel et bien refermé la page du «qui tue qui ?» et ses enfants qui refusent toute déstabilisation en ont donné la preuve le 17 septembre dernier. Quant aux relations algéro-françaises qui n’ont jamais connu d’embellie, elles ne risquent, en fin de compte, que de continuer à battre de l’aile. H. Y

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MessageSujet: Re: L’affaire des moines de Tibhirine    L’affaire des moines de Tibhirine   I_icon_minitimeMer 21 Sep - 16:54

Citation :
Un bien curieux timing pour relancer l’affaire de Tibhirine dans l’agenda des relations algéro-françaises.


Quel hasard! C’est au moment où les tensions entre l’Algérie et la France se ravivent à cause de la situation en Libye, que Canal+ a choisi de programmer un documentaire sur l’affaire des moines de Tibhirine qui risque de geler encore des relations déjà glaciales. Un bien curieux timing pour relancer cette affaire Tibhirine dans l’agenda des relations algéro-françaises. Le 19 septembre, diffusion du documentaire Crime de Tibhirine sur Canal+. Mercredi 21 septembre, diffusion du film-polémique Des Hommes et des Dieux de Xavier Beauvoix, toujours sur Canal+ et le 22 septembre sortie en France du livre Le Crime de Tibhirine, révélations sur les responsables aux éditions

La Découverte, alors que s’ouvre à Alger le Sila, en présence du ministre français de la Culture, Frédéric Mitterrand. Quinze ans après l’assassinat des sept moines de Tibhirine, Jean-Baptiste Rivoire en remet une couche avec cette fois de prétendues nouvelles pistes mettant en cause les services secrets algériens.

Jean-Baptiste Rivoire a, par le passé, déjà participé à tous les «sales reportages» de la décennie noire sur l’Algérie. De nombreux reportages pour Zone interdite sur M6, Envoyé spécial de France 2 ou Le Vrai Journal de Canal+. Des attentats de 1995 à Paris, à l’assassinat de Matoub Lounès en Kabylie, du massacre de Bentalha à l’affaire Khalifa. Il est devenu le spécialiste des sales besognes sur l’Algérie. Dès 1998, il réalise pour Canal+ un sujet sur la mort des moines de Tibhirine, dont il pressent déjà qu’elle cache des éléments non avouables: l’implication de la sécurité algérienne dans le drame et la possibilité d’une bavure de l’armée. A l’époque, la version officielle, vérifiée et contrôlée, désignait les islamistes sanguinaires du Groupe islamique armé (GIA), conduits par leur chef Djamel Zitouni, comme les seuls et vrais responsables de leur exécution.

La nouvelle enquête de Jean-Baptiste Rivoire – près de deux ans de travail – veut présenter l’hypothèse d’un faux «enlèvement islamiste» ordonné par feu le général Smaïl Lamari, chef des services secrets algériens, et d’une manipulation ayant mal tourné.

Une nouvelle version de Rivoire qui irrite au point de faire dire sur la place parisienne: «Encore un doc sur l’Algérie de Jean-Baptiste.». Bref, ses reportages commençaient à exhaler un fort relent de manipulation et d’acharnement. Rivoire était accusé d’être responsable du suicide de Contant qui enquêtait avec lui sur la mort, en 1996, des moines de Tibhirine.

Présenté sous une forme de fiction, le nouveau film de Rivoire s’appuie sur quatre pseudos «témoins-clés», dont deux ne sont pas identifiables, pour faire croire aux téléspectateurs que le GIA est innocent de l’enlèvement et de la décapitation des sept moines de Tibhirine.

Depuis la diffusion en 2002 de «l’opération Lune», le canular de William Karel, qui a dévoilé au grand jour la manipulation d’un événement qui marqua le XXe siècle: la course vers la Lune,

Le Crime de Tibhirine de Jean-Baptiste Rivoire, apparaît comme le nouvel épisode dans le genre «documenteur» ou l’art de travestir une vérité historique en mensonge d’État.

En décortiquant le témoin principal, Karim Moulaï, présenté comme un agent du Département de renseignement et de sécurité (DRS), on se pose cette question: comment un simple agent de renseignement, qui n’est même pas militaire, peut se retrouver dans la même pièce que le puissant général Smaïl Lamari, chef des services du contre-espionnage algériens? Et assister aux décisions d’envoi d’un commando de tueurs pour exécuter les otages. Une hypothèse qui ne tient pas la route et qui démontre que l’agent en question a menti pour quelques euros de plus.

Le deuxième témoin-clé dans cette affaire, est Tigha, un habitué de Rivoire puisqu’il a déjà témoigné dans les autres reportages et il en est à sa quatrième version des faits. Ce qui, aux yeux de la justice, n’est pas crédible.

Comment le Colonel Samraoui, qui était déjà en poste à Bonn en Allemagne, pouvait-il être en même temps à la caserne de Blida et affirmer qu’il avait vu Djamel Zitouni traîner dans les parages?

Quel crédit va-t-on accorder aux témoignages de ces félons qui n’ont qu’une idée en tête, salir l’image de l’Algérie et la réputation d’une institution qu’ils ont servie? Pas besoin de parler des anonymes, qui peuvent raconter n’importe quoi et avec n’importe quelle langue. Jean-Baptiste Rivoire a même inventé une nouvelle technique du documentaire, «la fiction documentarisée». Puisqu’il a reconstitué l’interview d’une personne qu’il avait déjà interviewée.

Le journaliste de Canal + décide de la conclusion et n’accepte pas les autres versions de l’enquête. Il dit dans son commentaire: «Selon une source dont la fiabilité n’est pas confirmée», démontre la faiblesse des preuves et l’urgence de les masquer dans une fiction.

Pour décrédibiliser les services secrets algériens, il avait aussi besoin d’humaniser les terroristes du GIA. Pour ce faire, il avait besoin des images de Fouzia Fikiri, qui avait réalisé un important reportage sur le groupe d’Ali Benhadjar. Ce dernier témoigne encore, mais se contredit, car il avait déclaré dans un autre documentaire que les membres du GIA avaient l’intention de kidnapper les moines et qu’ils lui avaient demandé des hommes pour mener cette opération. Après avoir refusé, ils ont accéléré les choses, envoyé des hommes et enlevé les moines. Ceux-là ont ensuite été détenus à Bougara puis assassinés par le GIA dans les alentours de Médéa. Dans son documentaire, Malik Aït Aoudia interviewa en 2004, dans un café de Médéa, un jeune homme enlevé en même temps que les moines. Il explique: «J’ai passé une journée avec les moines, leur première journée de détention, avant de réussir à m’enfuir. On était

à Guerrouaou [un refuge de montagne].» Donc, pas dans une caserne de l’armée à Blida, comme le stipule le nouveau documentaire de Canal+.

Dans une tribune dans l’hebdomadaire Marianne, Malik Aït Aoudia répond à Jean-Baptiste Rivoire et s’interroge, pourquoi le journaliste de Canal+ n’a pas interrogé un homme-clé dans cette affaire, à savoir Omar Chikhi, l’un des fondateurs du GIA, qu’il a quitté fin 1996? Le journaliste de Canal+ a également zappé un point capital dans cette histoire: la visite d’un émissaire du chef du GIA à l’ambassade de France le 30 avril 1996. Reçu par un officier de la Dgse, il remet une preuve de vie des moines, sous forme d’un enregistrement audio datant du 20 avril.

Puis la Dgse reconduit sous bonne escorte l’émissaire du GIA dans un quartier populaire d’Alger, muni d’une lettre à en-tête de l’ambassade proposant de maintenir le contact. Les autorités algériennes ne sont alors pas informées. Un accord est donc trouvé par les services français avec le GIA pour sauver les moines, quand, à Paris, tout dérape.

Le documentaire se base sur des témoins pour créer de toutes pièces de fausses pistes pour décrédibiliser l’institution militaire, l’ANP. La dernière scène sur la révolution arabe où le journaliste ramène un comédien pour parler à un agent du DRS non identifié (alors qu’il prétendait avoir les noms des responsables des services) est digne du film de Claude Zidi dans La Totale. Rivoire a raté sa vocation: scénariste de film d’espionnage.

La leçon à retenir: l’affaire des moines de Tibhirine est un bon film pour Rivoire, mais qui finira par s’éteindre avec le temps.

http://www.algerie360.com/algerie/canal-et-laffaire-des-moines-de-tibhirinele-%C2%ABdocumenteur%C2%BB-de-jean-baptiste-rivoire/
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MessageSujet: Re: L’affaire des moines de Tibhirine    L’affaire des moines de Tibhirine   I_icon_minitimeJeu 22 Sep - 13:40

Assassinat des moines de Tibhirine, M. Yves Bonnet : «Les déclarations d’un ancien général des services français sont purement et simplement mensongères»


"L’Algérie va de l’avant désormais !"



Citation :
M. Bonnet, en tant qu’ancien patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST), quelle appréciation faites-vous de la nouvelle version qui accuse les services de sécurité algériens d'avoir enlevé, puis fait exécuter les sept trappistes français, au printemps 1996 en Algérie ?
Ecoutez, il se trouve que lorsque les moines étaient retenus en otage, je suis venu à deux reprises à Alger, pas du tout pour ça d’ailleurs. Certains ont prétendu que c’était pour cette affaire et que, à chaque fois, à sa demande, j’ai rencontré mon ami, feu M. Lamari Smail qui était directeur de la sécurité intérieure à l’époque. Il a voulu m’en parler, et s’il a voulu m’en parler, c’est parce qu’il était très inquiet et qu’il sentait bien qu’il y avait des choses qui n’étaient pas très catholiques. Il s’en est ouvert à moi. Nous en avons parlé. J’ai ensuite témoigné que loin de vouloir la mort des moines de Tibhirine, c’était un vrai souci pour lui que de savoir ces pauvres moines entre les mains de fous furieux.
Il se trouve aussi que, quelques années plus tard, un écrivain qui s’appelle René Guitton a voulu écrire un livre qui s’appelle «Si nous nous taisons.» Je lui ai proposé de venir en Algérie, puisque c’est ici qu’on peut trouver la vérité, et grâce à Smail Lamari, j’ai pu d’une part aller à Tibhirine, d’autre part rencontrer enfin à Blida et à Médéa les responsables du DRS, et surtout prendre con-naissance des dossiers.
Ce sont des dossiers qui sont rédigés en français. Alors, évidemment, ce n’est pas difficile de les lire. J’ai vu par le détail ce qui a été entrepris pour sauver ces malheureux moines. J’ai vu aussi les photos des têtes qu’on avait retrouvées, et ça c’est très important et très intéressant, parce que si vous aviez l’occasion de les voir un jour, vous verriez comme moi qu’aucune de ces têtes ne porte de traces d’impacts. Si les moines avaient été tués par un hélicoptère, comme je l’ai déjà expliqué à la télévision algérienne, ils auraient évidemm ent été criblés de balles. Ce n’est pas du tout le cas, et manifestement, ils avaient été tués autrement. Je pense qu’ils avaient été égorgés. Et ça, c’est la méthode du triste sire qu’était Zitouni.
Donc je peux témoigner que les affabulations et les élucubrations d’un ancien général des services français sont purement et simplement mensongères. C’est le mot qu’il faut dire, et je n’hésiterais pas à le prononcer.

Vous soutenez aussi le fait que les pseudo nouveaux témoignages sont peu crédibles par rapport à la réalité des événements ...
Evidemment ! A la lumière des nouvelles révélations parues dans la presse algérienne, ce que j’ai dit apparaît clairement comme tout à fait vrai.
Moi, j’ai fait quelques interventions à cet égard, et très franchement, je déplore le fait d’avoir été le seul à le faire. Et je ne retire pas un mot de ce que j’ai dit dans cette affaire.
Je n’avais pas de détail. Je ne savais pas comment ils étaient morts évidemment, c’est aujour-d’hui qu’on l’apprend. Mais moi, ce que j’ai dit dès le départ, c’est que ces moines ont été tués par des terroristes et n’ont pas été tués par l’armée ou par les services de sécurité algériens, fût-ce par une bavure qui pourrait toujours exister.
Mais, vous savez, dans une bavure, quand vous avez une certaine expérience, et j’ai cette expérience dans cette chose, on peut tuer une ou deux personnes dans une bavure mais on ne tuera pas sept personnes. Il ne faut pas exagérer. Et puis ces sept moines n’étaient pas seuls au milieu de la nature en train de se promener et de cueillir des fleurs. Ils étaient entourés par un nombre au moins équivalent de gardiens, et cela on n’en parle pas, ils ont été tués aussi. Je crois qu’il faut savoir raison garder, et je pense que, malheureusement, cette affaire des moines de Tibhirine prouve la grande facilité avec laquelle en France on se précipite sur la thèse qui discrédite nos amis algériens et surtout quand il s’agit de l’armée algérienne ou des services de sécurité algériens. C’est dans la logique du « qui tue qui ? », ce qui n’est pas normal. Pourquoi les Algériens n’auraient pas le droit de se défendre comme tout le monde ?

Justement, dans ce contexte, pensez-vous que l’Algérie est un bon exemple en matière de lutte contre le terrorisme ?
L’Algérie, c’est l’exemple même ! C’est le seul. C’est le pays qui a été confronté à la menace la plus virulente, et c’est celui qui s’en est le mieux sorti. En plus, les Algériens étaient seuls face à ce fléau. Ils le combattaient sous les regards narquois de certains, et pas seulement des Européens…

Revenons à la rencontre sur « la menace terroriste à la lumière de la situation en Libye » qui s’est tenue samedi dernier à Alger. Quel est, à votre avis, l’impact qu’elle pourrait avoir ?
Cette rencontre a pour objectif de faire le point comme nous le faisons régulièrement sur le contexte qui enveloppe et qui conditionne les activités terroristes d’un certain nombre de personnes, de groupements, d’associations...
Ce qui nous apparaît, c’est que, ce qui vient de se passer en Libye et qui n’a pas été terminé, change assez considérablement la donne. Il est absolument important de clairement identifier les changements qui interviennent de façon à ce que chacun prenne ses responsabilités, afin de mieux adapter la réponse à la question. Je précise bien que nous, nous ne sommes pas des professionnels du renseignement. Certes, je l’ai été mais je ne le suis plus. Les informations que nous donnons sont des informations ouvertes, et par ailleurs, ce qu’il faut dire aussi, c’est que les appréciations que nous donnons n’engagent que nous. Mais l’avantage qui compense cette absence de renseignement opérationnel, nous avons un certain recul et une totale indépendance vis-à-vis des pouvoirs publics de nos pays respectifs puisque nous ne sommes pas seulement français, nous sommes aussi algériens et nous avons des amis en Russie, en Belgique, en Italie et des correspondants un peu partout. C’est donc une confrontation pour bien cerner les nouvelles donnes internationales.

Après vos récents déplacements dans ce pays, vous avez une idée assez précise de ce qui s’y passe. A votre avis le danger se situe où réellement ?
Il se situe dans deux faits tout à fait incontestables. La montée d’un islamisme dur et militant en Libye, un pays qui avait un régime autoritaire, dictatorial, mais laïc, où la condition des femmes était satisfaisante, où elles pouvaient agir, se promener, travailler librement, sans contraintes religieuses. Le second fait est plus inquiétant. Il se situe dans la présence avérée et nominativement désignée d’un certain nombre de militants et de responsables d’El Qaïda au sein du CNT. Et ça, c’est beaucoup plus grave parce que nous le savions très honnêtement, avant de nous rendre en Libye, mais malheureusement les faits n’ont fait que se confirmer. Quand je vois un personnage de ce genre qui est en charge de la sécurité à Tripoli, c’est à vous donner des frissons dans le dos ! C’est tout de même extrêmement préoccupant. Vous imaginez Ben Laden chargé de la sécurité du Caire ou d’Alger ? C’est à peu près la même chose !

Qu’en est-il de la présence d’armes lourdes? Sont-elles réellement en libre circulation, à la portée du premier venu ?
D’abord, dans des conflits de cette nature, il y a toujours une extraordinaire floraison d’armes. On l’a vu dans le conflit yougoslave, irakien. Les marchands d’armes ne sont jamais les derniers à aller faire des affaires ! Il y a beaucoup d’argent qui est mis sur le marché, une offre et une demande assez importantes, et l’offre répond tout à fait aux aspirations de la demande. Il y a même un «surarmement», et c’est assez extra- ordinaire à cet égard. Tout simplement, quand on se promenait dans les rues de Tripoli ou de Benghazi, on voyait clairement que les gens étaient bien armés, spécialement à Benghazi. Il y a lieu de signaler que la police libyenne n’était pas armée. C’est assez curieux, elle était presque la seule à se promener sans arme. Evidemment, ce surarmement est une occasion rêvée pour initier des trafics d’armes. Il y a un certain nombre de pompes aspirantes, en quelque sorte, qui existent. Il y a toute la région du Sahel, la région de l’Afrique subsaharienne où il y a un appel d’air fantastique, évidemment pour les activités AQMI. Mais il y a pire, il semble bien que les trafics d’armes existent ou ont été créés en direction d’Afghanistan, et ça c’est un retour de bâton qui n’était peut-être pas tout à fait prévu.
Il y a quinze ans, j’ai dit que les terroristes islamistes ne gagneraient jamais en Algérie. Tous les experts ricanaient derrière mon dos, en se disant que ce pauvre type dit n’importe quoi. Peut-être que je disais n’importe quoi mais les faits m’ont donné raison. C’est clair qu’il n’y aura pas de déstabilisation. Par contre, ce n’est pas la peine non plus d’aller encourager l’émergence et la création de nouvelles cellules terroristes.
L’Algérie certes, a acquis une grande expérience, un grand savoir-faire, elle sait régler ce genre de problème. Enfin, ce n’est pas la peine non plus d’aller mettre de l’huile sur le feu. Et l’Algérie va de l’avant désormais !
Entretien réalisé par Wassila Benhamed

http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/16922
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