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 La Guerre des sables:

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yanis
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MessageSujet: La Guerre des sables:   La Guerre des sables: I_icon_minitimeJeu 10 Oct - 12:33

Il y a 50 ans, La Guerre des sables: Quand le Maroc agressa l'Algérie

La Guerre des sables: 1795034364

N’a été surpris que celui qui le voulait, par la brutale attaque des forces armées marocaines contre les points frontaliers de Tindjoub et Hassi Beïda au nord de Béchar, à la fin du mois de septembre 1963


Citation :
Le duo chthonien, Hassan II-Oufkir avait, en effet, lancé à l’automne ses troupes pour «réoccuper» les deux hameaux situés sur une piste qui relie les localités algériennes frontalières du nord-ouest à Tindouf, à l’extrême ouest de la jeune république.  
Dans les faits, les voisins occidentaux ont toujours reluqué vers l’est et le sud, en quête de la construction d’un hypothétique Grand Maroc de légende dont les frontières, imaginées par les leaders de l’Istiqlal, annexent d’un coup de crayon généreux le quart de l’Afrique au nord, du Sénégal jusqu’aux limites d’In Salah à l’est.

Au sud, la hachure gobe le tiers du Mali jusqu’à, y compris, Tombouctou, alors qu’il escamote purement et simplement toute la Mauritanie. Sans compter le Sahara o ccidental. Avec ce bémol que le palais royal ne s’avisait pas tellement à chatouiller l’Espagne franquiste, laquelle n’avait pas suffisamment d’humour pour accepter «les plaisanteries» expansionnistes de la monarchie chérifienne, sur Ceuta et Melilla, par exemple. Indignés par ce coup de Jarnac, les pays africains qui bâtissaient leur organisation, l’OUA, mais aussi les Arabes «unis» au sein de leur ligue éponyme, ont tendu un doigt accusateur vers le Maroc.

Intangibilité des frontières

Un acte condamnable, d’autant que la Charte de l’OUA constatait dans son préambule qu’il n’y a pas «un seul Etat africain qui n’ait pas un problème de frontières avec les Etats limitrophes». Le document mettait en garde : «Ce vestige fatal du colonialisme risque de nous entraîner dans des guerres intestines... Seule l’unité africaine peut cicatriser cette plaie infectée des litiges frontaliers entre nos divers Etats».

Le Malien Modibo Keita estimait à ce propos que «si vraiment nous sommes les uns et les autres animés de la volonté ardente de faire l’Unité africaine, il faut que nous prenions l’Afrique telle qu’elle est ; il faut que nous renoncions aux prétentions territoriales si nous ne voulons pas instaurer en Afrique ce qu’on pourrait appeler l’impérialisme noir... L’Unité africaine exige de chacun de nous le respect intégral de l’héritage que nous avons reçu du système colonial, c’est-à-dire le maintien des frontières actuelles de nos Etats respectifs».
Le président Tsiranana de Madagascar enfonce davantage le clou et insiste sur «l’uti posidetis» africain, autrement dit le principe de l’intangibilité des frontières. Il déclare qu’il «n’est plus possible de modifier les frontières des Nations au nom de critères raciaux, religieux... car en effet si nous prenions pour critère de nos frontières la race, la tribu ou la religion, il y aurait en Afrique des Etats qui seraient effacés de la carte...».

La sagesse aura donc prévalu et les pères fondateurs de l’OUA proclamèrent solennellement «l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation». L’agression marocaine contre l’Algérie est de ce fait perçue par les Etats continentaux comme le premier pied de nez à une charte aussitôt votée aussitôt violée par un de ses membres. Membre qui quittera l’organisation en 1982, après l’admission de la RASD (république du Sahara démocratique). Mais il est utile de préciser que deux membres, parmi la trentaine réunis à Addis-Abeba en mai 1963, la Somalie et le Maroc allaient émettre des «réserves».

Lors de son adhésion à la charte, le 19 septembre 1963, Rabat exprimait sa retenue en déclarant  : «s’agissant de la réalisation de la sauvegarde de l’intégrité territoriale du Maroc, dans le cadre de ses frontières authentiques, il est important que l’on sache que cette signature de la charte de l’OUA ne saurait aucunement être interprétée comme une reconnaissance expresse ou implicite des faits accomplis, jusqu’ici refusés comme tel par le Maroc, ni comme une renonciation à la poursuite de la réalisation de nos droits par les moyens légitimes à notre disposition...».

Animé donc par ses appétits territoriaux chroniques, notre voisin accommode le droit aux sauces du moment. Lorsque le colonisateur français a débarqué en Algérie en 1830 et qu’il s’est propagé par une rare violence jusqu’aux limites des frontières actuelles de l’Algérie, la monarchie marocaine s’est gardée d’envoyer ses troupes pour s’opposer à l’envahisseur.

Lourd tribut payé par l’algérie

C’est le peuple réel de ce pays qui a payé le tribut à la résistance. Durant plus de 125 ans, le palais royal est resté silencieux devant les exactions commises contre les Algériens. Si un mètre carré de ce territoire lui appartenait réellement, que ne s’est-il opposé à la répression contre ses «sujets». Lorsque les Algériens ont résolu de se libérer et que la proposition d’un embrasement généralisé du Maghreb avait été faite pas les novembristes, les indépendantistes marocains ont décliné l’offre en arguant que «l’Algérie était une colonie et le Maroc un protectorat». Ainsi donc, en 1963, alors que l’Algérie venait encore une fois de régler la fiscalité du sang à l’histoire, voilà nos voisins qui réclament un territoire pour lequel ils n’ont jamais levé le petit doigt.

Le droit ne régente pas l’histoire. La marotte du «Fabuleux Maroc» a compromis de façon durable les grands projets d’une construction harmonieuse d’un ensemble maghrébin politiquement cohérent et économiquement homogène et fort. Au moment où l’Allemagne et la France rangeaient durablement les armes grâce au traité de l’Elysée (janvier 1963) et que ses signataires, le président Charles de Gaulle et le chancelier Conrad Adenauer donnaient une fougueuse impulsion à la Communauté économique européenne (CEE), ancêtre de l’UE, le Maghreb, lui, qui avait des atouts incontestables pour s’unir autour d’un plan de construction audacieux, s’enfonçait dans ce que les Arabes savent faire le mieux : la désunion. Voici que les revendications marocaines se parent d’épithètes ronflantes du genre : «historiques» ou alors «légitimes» ; «authentique», etc. On parle de «droit».

L’ambition du royaume de créer le grand maroc

Le Maroc, soutiennent ses responsables, avait rendu publiques depuis 1956 ses «revendications» successorales. La France désireuse d’enrayer l’aide marocaine à l’Algérie combattante, avait laissé entendre au Maroc, nouvellement affranchi du protectorat, la possibilité de la révision du tracé frontalier en échange de la cessation de la sanctuarisation des patriotes du FLN. Le roi Mohammed V, qui avait la considération du peuple algérien, a trouvé la proposition indécente. Mais il a quand même saisi la balle au bond, puisque, sentant poindre l’indépendance algérienne, il tentera, en juillet 1961 par un «accord», d’arracher une promesse au président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), Ferhat Abbas. En fait de «promesse», l’engagement de la partie algérienne se bornait à s’engager à «discuter de ces questions» avec toute partie qui aurait à formuler la demande.

En 1963, les boutefeux de l’Istiqlal s’agitent, renâclent et menacent. Ils crient à «l’ingratitude» des dirigeants algériens. On fait marcher les rotatives et tirer à grands renforts de publicité cette «fameuse» carte qui trace le grand Maroc à l’aune des ambitions, il faut le dire, médiévales du Palais et qui illustre encore et jusqu’à nos jours les manuels scolaires.  Pour le voisin,  l’occasion est belle de faire rendre gorge aux outrecuidants descendants de fellaghas. D’autant qu’un conflit interne a éclaté entre groupes rivaux. Hocine Aït Ahmed, ancien codétenu avec Ben Bella, Khider, Bitat, Boudiaf après l’arraisonnement de l’avion marocain qui les transportait, en octobre 1956, crée le front des forces socialistes (FFS). Il organise un maquis qui s’oppose au nouvellement élu président. En effet, Ben Bella devenu du chef du Gouvernement «a fait préparer» un projet de Constitution qu’il «a fait adopter» le 28 août 1963 par l’Assemblée. La Loi fondamentale est «approuvée» par référendum le 8 septembre et promulguée.

Le 10, il se «fait élire» à la présidence de la République. Cinq jours après, pas plus, soit le 15 septembre, il suspend la constitution et le 3 octobre il «s’attribue» les pleins pouvoirs ! Avouez qu’en matière de «démocratie tropicale», on ne fait pas plus radical et plus célère !
Aït Ahmed et ses partisans sont chargés du crime de haute trahison, l’aubaine s’est présentée pourquoi s’en priver ?
Brutalement, les choses semblent se calmer. En effet, le 5 octobre, le sémillant ministre Abdelaziz Bouteflika qui vient de troquer son costume de ministre de la jeunesse et des sports contre la redingote de ministre des Affaires étrangères après l’assassinat de Mohamed Khemisti en mai 1963, rencontre son homologue marocain Rédha Guedira à Oujda. Un sommet Ben Bella-Hassan II est paramétré. Il ne se tiendra jamais.

Le 8 octobre, la jeune ANP (armée nationale populaire) algérienne défait les FAR marocains et reprend possession des deux oasis de Tindjoub et Hassi Beida. Les journalistes n’étaient pas encore «embedded», mais la guerre des communiqués fait rage.
Tout le monde se souvient à cet effet de l’extraordinaire mobilisation populaire qui a accompagné ces événements, rehaussés par l’euphorie de l’indépendance fraîche et fragile.

Les bons offices des présidents africains

Le pathétique discours de Ben Bella sur l’esplanade de l’Afrique et son déchirant «Hagrouna !» ont multiplié par mille l’adrénaline patriotique chez un peuple pourtant éreinté par un conflit de 132 ans... Mais un  peuple qui était en pleine phase de puberté nationaliste. Mohand ouel Hadj, chef historique de la wilaya III, engagé avec ses troupes aux côtés d’Aït Ahmed et du FFS, décide de suspendre son action dans les montagnes kabyles et fait route vers Tindouf.

Militaires et diplomates des deux côtés se font la course. L’Afrique, éberluée, assiste à l’escalade. La France qui occupait les bases de Mers El Kébir, Béchar et Reggane sourit en coin. Sa presse ironise.
Comme dans une mêlée de rugby, les deux belligérants, dont les moyens sont encore extrêmement limités avec un avantage certain du point de vue logistique et matériel pour les marocains, se neutralisent. Les marocains prennent Tindjoub, les Algériens s’enfoncent vers Figuig. Driss Ben Omar El Alami le marocain, et Houari Boumediène ministre de la défense algérien improvisent et faute de moyens ils fonctionnent au pifomètre. Mieux armés, les marocains font une percée sur Tindouf.  

Les alliés de l’Algérie, Cuba (686 hommes) et l’Egypte nassérienne (1000 hommes) sont attentifs. Ils proposent leurs services vu qu’ils disposent d’unités combattantes en état d’alerte. Ben Bella les contient et refuse qu’elles interviennent. Les médiations se multiplient.
Le Tunisien Bourguiba, l’Ethiopien Hailé Sélassié, l’Egyptien Nasser, chacun y allait de ses bons offices.

Finalement,  c’est le Malien Modibo Keita et le Négus d’Ethiopie qui parviennent à arracher un cessez-le-feu. Le conflit, déclenché par le Maroc, est qualifié comme étant «contraire au principe de règlement pacifique des différends solennellement affirmé par le pacte de la ligue arabe, par la charte des Nations unies et par la Charte d’Addis-Abeba». Une conférence ad hoc réunissant à Bamako, les 29 et 30 octobre 1963, les chefs d’Etat d’Algérie, d’Ethiopie, du mali et du Maroc examinent les tenants et les aboutissants de ce conflit unanimement qualifié de «fratricide». La conférence proclame le cessez-le-feu le 31 octobre 1963

Quelques extraits des interventions d'Ahmed Ben Bella


Citation :
«La nationalité algérienne aux 150 000 Marocains»

«Nous ne répondrons pas aux soldats marocains massés sur nos frontières par les mêmes procédés. Nous laissons le soin à 12 millions d’Algériens, à l’exception de 5000 mécontents de répondre à ces actes. Les incidents, les expulsions d’Algériens vivant au Maroc, y travaillant depuis des vingtaines d’années sont la preuve de l’ignorance totale de la part des responsables marocains des conventions que nous avons signées à Alger et aux termes desquelles nous nous sommes engagés à nous respecter mutuellement.  Je citerai le cas d’un bijoutier ayant travaillé plus de vingt ans au Maroc et qui fut transporté au-delà des frontières marocaines sans même avoir le temps de dire adieu à sa famille. Est-ce là le respect des engagements ?  Je dirai solennellement qu’en réponse à ces actes indignes, nous accorderons la nationalité algérienne aux 150 000 Marocains vivant chez nous à Oran, à Maghnia, à Cherchell et dans d’autres régions. Certains d’entre eux ont participé activement à la guerre de libération. Je suis sûr que l’assemblée nationale fera une dérogation de la loi de nationalité pour faciliter l’octroi de la nationalité algérienne aux 150 000 Marocains résidant en Algérie. Notre langage est celui du courage, de la fermeté, de la générosité, ces qualités qui ont guidé la Révolution algérienne.»  (Meeting populaire
1er octobre 1963)

«Notre position s’inspire des principes de la Ligue arabe ou de l’OUA»

«Nous invitons nos frères marocains à garder la même sérénité dont nous faisons preuve. Il est de notre devoir de voir tous les problèmes qui existent entre nous réglés par le dialogue, un dialogue fraternel et dans le respect de la conclusion de la rencontre d’Oujda. Il est dangereux de vouloir régler les problèmes par d’autres moyens.  Notre position s’inspire des principes qui régissent les organismes de la Ligue arabe ou l’Organisation des Etats africains d’Addis-Abeba. Ces principes stipulent que tous les problèmes – si problèmes il y a – entre deux membres de ces organismes seront réglés par les moyens pacifiques».
 (Conférence de presse du 12 octobre 1963)

«Nous aurions également préparé des tanks et des avions...»

«Nous nous adressons, aussi, à la délégation de nos frères marocains qui sont venus commémorer avec nous cette journée historique et nous leur tenons un langage frère. Si nous sommes restés fidèles à nos engagements africains, nous avons reçu malheureusement un choc que nous n’attendions pas. Nous n’avons jamais pensé qu’un jour viendrait où l’Algérie serait contrainte de prendre des armes pour défendre l’intégrité de son territoire contre une attaque menée par l’un de ses frères africains ou par tout autre pays dans le monde. C’est un choc qui a surpris et qui nous a laissé une douleur que nous ressentons encore. Si nous savions que nous aurions un jour à subir un pareil choc, nous aurions pris nos dispositions pour y faire face. Nous aurions également préparé des tanks et des avions...». «Notre armée, avec laquelle nous nous défendons, ce sont les fellahs, les déshérités qui défendent les acquis de la Révolution contre toute atteinte». ...

Cette force des masses populaires qui surpasse celle des tanks et des avions est celle qui permet au président de la République de se présenter en treillis devant le public et de dire : «Je suis un travailleur. Je profite de cette occasion pour exprimer ma satisfaction, pour la solution du différend entre l’Algérie et le Maroc, solution basée sur les principes que nous avons énoncés dès le début de la crise. Nous avions annoncé que nous tenions à œuvrer dans un cadre africain que nous avons bâti à Addis-Abeba. Aujourd’hui, la conférence de Bamako réalise, grâce à Dieu, ce désir de retourner aux décisions d’Addis-Abeba...»

«La conférence de Bamako a réalisé aussi un autre objectif concernant le retrait des troupes de la zone occupée, de Hassi Beida et Tindjoub. Une commission s’est constituée, formée de Maliens, d’Ethiopiens ainsi que d’officiers algériens et marocains afin de veiller à l’application de la décision. C’est une victoire du peuple algérien et des peuples épris de paix, de justice et de liberté». (Discours. 9e anniversaire de la Révolution. (1er novembre 1963)

«Des actions que nous considérons comme criminelles»

«...Je dois dire malheureusement que (des) obstacles externes qui s’étaient précisés voici quelques jours et auxquels nous avions pensé trouver une solution par la rencontre d’Oujda, je dois dire qu’ils se sont de nouveau manifestés et qu’il y a eu une rencontre cet après-midi même dans la région de Colomb-Béchar, une rencontre entre l’ANP et des éléments soi-disant incontrôlés, mais qui se baladent avec des camions, aujourd’hui même, au moment où certains mènent des actions que nous considérons comme criminelles, mais que de toutes façons nous enrayons fermement avec sagesse, mais fermement.» (Discours devant le Congrès des travailleurs du secteur autogéré agricole.
(Le 8 octobre 1963)

Le colonel Hocine Senoussi se souvient

«Nous étions une poignée de pilotes pour 6 ou 7 appareils hétéroclites»


Le Mig-15 est le premier avion de combat de l’Algérie indépendante.
La Guerre des sables: 1808025649


Citation :

Le colonel Hocine Senoussi, très connu du monde des arts pour avoir notamment dirigé l’âge d’or de Riadh el Feth, était en 1963, pendant «la guerre des Sables», pilote d’hélicoptère. Il se remémore les péripéties des premiers pas opérationnels de la toute jeune aviation militaire algérienne.


-«Les Marocains attaquent !» ...Comment avez-vous reçu la nouvelle ?

Militairement les troupes des Forces armées royales (FAR) marocaines avaient occupé deux positions au nord de Béchar. Il s’agissait de deux villages frontaliers : Hassi Beida et Tindjoub. Il ne nous en fallait pas plus pour que nous trépidions de toutes nos fibres.    
Il faut dire qu’à l’époque déjà, l’armée nationale ne manquait pas d’hommes. Pas plus d’ailleurs que l’ALN. Ce qui faisait en revanche défaut, c’étaient les moyens logistiques. Ou du moins nous n’avions pas les équipements de transport, de traction, de transfert des matériels militaires pour faire face à une armée qui après tout n’était pas non plus pourvue de toutes les commodités. Nous n’avions rien sur place. Manquaient cruellement aussi les équipages pour les opérations aéroportées.

-L’écart entre les deux armées était-il si important ?

Ils avaient, par rapport à nous, quelques années d’avance, sans plus. Sur le front nous manquions de tout sauf de courage pour faire face vaillamment. L’ALN savait se battre. Et les unités qui avaient reçu une formation aux frontières ou dans les pays amis avaient toutes les qualités requises pour faire face à une telle situation mais individuellement. Il fallait aussi compter avec la volonté et les sentiments patriotiques nourris au sein de la Révolution.
Si la cohésion ne présentait aucune faille, il nous manquait, néanmoins, la coordination, l’action synchronisée. Nous étions loin de nos bases logistiques.  Manquait également un organisme  chargé de concentrer tous les efforts sur un axe. Un Etat-major  quoi.  

-Vous étiez dans l’aviation...

Aviation, aviation, vous allez vite en besogne. Aviation c’est trop dire. Nous étions une poignée de pilotes pour ne pas dire une pincée. Quelques «aviateurs» pour six ou sept appareils hétéroclites aussi divers que 7 avions de chasse de type MIG 15 bis,  que les Egyptiens nous avaient offerts au lendemain de l’indépendance. Nous avions également un escadron de d’appareils de type «Goumhouriya». Un zinc est-allemand de montage égyptien dont une dizaine nous avait été donné par Le Caire. En fait d’avion c’était un coucou pour l’entrainement basique...tout ce qu’il y a de plus basique. Un biplace, moniteur  plus un élève. C’était un avion que nous connaissions parfaitement car nous avions volé dessus au tout début de notre formation.
Enfin il y avait également 5 hélicoptères MI IV que l’OTAN désigne sous le nom de «Hound». C’est un appareil de transport de construction soviétique qui servait aussi bien pour le militaire que pour le civil. Il pouvait être équipé d’une mitrailleuse, mais ça n’en faisait pas pour autant un hélicoptère de combat.

-Des hélicoptères ?

Oui ces 5 appareils avaient leur petite histoire puisqu’ils avaient été acquis pendant la guerre et qu’ils devaient servir de passe-muraille si je puis dire ou plutôt de passe-frontière. Le cessez le feu les a surpris encore dans leurs caisses. Ils étaient stockés en kit dans des containers à Meknès. Une année auparavant, après juillet 1962, j’avais été envoyé avec un groupe de pilotes et de techniciens que je dirigeais pour les rapatrier. Nous nous sommes donc rendus à Meknès où nous avons trouvé deux officiers pilotes et  quatre ingénieurs tous soviétiques avec lesquels nous avons procédé au montage et aux essais en vol. C’était fin septembre 1962.  Nous les avons fait rentrer vers la fin octobre et nous avons défilé avec, pour la fête nationale le 1er Novembre de la même année.

Donc si on récapitule : un escadron de «Goumhouriya», 5 hélicoptères et 7 Mig 15. Voilà ce que nous possédions en tout et pour tout.
Et nous piaffions d’impatience d’en découdre. Lorsque nous avons appris la nouvelle de l’occupation de Tindjoub et Hassi Beida, le défunt Saïd Aït Messaoudène était le directeur de l’armée de l’air. Nous avons été le trouver pour lui dire : - «Nous aussi nous sommes des soldats, et à ce titre notre désir le plus ardent est de nous batte»  Il nous a dit : «- Attendez je dois consulter le colonel Boumediène (également ministre de la Défense et chef des opérations.  En attendant, des négociations avaient été entamées avec les responsables de l’armée française....

-Pourquoi ?

Afin d’obtenir lees autorisations de survol, d’atterrissage et de décollage, à partir de Béchar. Il ne faut pas oublier qu’aux termes des Accords d’Evian de mars 1962, Mers El Kébir, Reggane et Béchar demeuraient des bases françaises. Pas question de survoler ou d’atterrir sans une autorisation de l’armée française.

-Vous étiez donc encore à Alger ?

C’est alors que notre petit groupe de pilotes et de techniciens, avons unilatéralement décidé de prendre le ciel et de nous rapprocher du théâtre des opérations. Nous avions en effet appris qu’il y avait à Méchria un aérodrome désaffecté mais dont la piste demeurait viable, qui pouvait recevoir des appareils du tonnage des nôtres. Nous avions alors résolu de faire le plein de carburant à Senia – Oran et à poursuivre notre vol sur Mecheria pour y attendre les ordres.

Nous n’avons pas pris de «Goumhouriya» hormis celui de mon ami et collègue Ben Cherchalli qui l’a pris pour la reconnaissance.
Les hélicoptères nous n’en avons pris que trois sur cinq en raison du manque d’effectifs. Les équipages étaient composés d’élèves et j’étais le seul opérationnel. Ainsi comme une armée de Bourbaki, cahin-caha nous avions decollé de Chéraga pour les hélicoptères et de Maison Blanche (Dar El Baida), pour les MIG, et  nous sommes rendus à Mecheria. Là nous avons reçu un accueil populaire et c’est d’ailleurs la population qui s’est chargée de notre ravitaillement.

-Qu’en était-il des négociations ?

Boumediène, ministre de la Défense et chef des opérations négociait fermement avec le général français commandant la place de Béchar. Ca trainait en longueur trainaient en longueur. Finalement ils ont finit pas consentir de nous laisser atterrir et décoller mais ils ont exigé qu’il n’y ait pas d’opérations d’attaque, dirigées directement contre le Maroc à partir de Béchar. Je pense que Boumediène a ressenti cet épisode comme une humiliation. Négocier le sol et le ciel de son propre pays. Une de première revendication a été de récupérer toutes facilités et les bases consenties par les Accords d’Evian.

-Quelle est la part d’aventure ?

Comme dans toute expédition de ce type on tire des leçons. Nous n’étions pas réalistes. Comment envisager un instant, faire la guerre avec trois hélicoptères, un avion d’instruction. Les sept Mig en revanche, auraient pu faire des dégâts. Mais, il faut dire que côté adverse aussi  il n’y avait pas grand-chose.  

En face ils alignaient un escadron de MIG 17 basé à Meknès, d’ailleurs. Mais le peu de pilotes que nous étions, avions reçu une meilleure formation pour le combat. Quant à l’armée de terre elle était encore composée d’anciens de l’ALN de l’intérieur et des frontières. Je le répète, notre problème c’était la logistique.Notre armée était encore une armée politisée, non préparée à une telle situation.
Nos unités ont été regroupées au niveau de Béchar. Le sud était dépourvu de militaires. Les deux centres importants c’était Alger et Oran. Ils ont envoyés des gens d’Alger et d’Oran qui ont été sur le sud. Mohand Ouel Hadj avait envoyé un bataillon. C’étaient aussi des maquisards qu’on a essayé d’intégrer.

-Vous aviez précédemment parlé de leçons.

Il faut revenir à la terminologie militaire. Il s’est agit d’un conflit de frontières. Ce n’est pas une guerre ouverte. Une guerre aurait duré plus longtemps. C’est un incident grave mais aucunement une guerre. L’Algérie n’était pas seule, les Cubains étaient là les Egyptiens aussi. Mais nous n’avions pas eu besoin d’eux en réalité. La dimension des accrochages ne nécessitait pas leur intervention. Ce genre d’incident était aussi arrivé avec les Tunisiens et la fameuse borne 233 mais dans sa version soft et nous n’en sommes pas arrivés aux actes de belligérance.

La première leçon que nous en avons tirée vous pouvez la lire aujourd’hui dans les pages de l’armée de l’air algérienne devenue  une des meilleures du continent. Une  des plus performantes du monde
http://www.elwatan.com/actualite/nous-etions-une-poignee-de-pilotes-pour-6-ou-7-appareils-heteroclites-10-10-2013-230976_109.php
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