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| Sujet: Aviation militaire : cacophonie européenne Sam 17 Sep - 13:18 | |
| David Victoroff le jeudi, 23/06/2011 dans Économie - Citation :
- Les uniformes sont nombreux au Salon du Bourget, même si le marché de l’aéronautique militaire est encore plus politique que le marché civil et si les contrats ne se signent pas par centaines d’appareils comme pour les Airbus. Les grands constructeurs aéronautiques se sont trouvés bien aise au moment où la crise a frappé leurs clients civils de pouvoir compter sur leurs marchés militaires. Cette année, si les banques ont recommencé à faire du crédit, ce sont les États qui, crise de la dette oblige, resserrent leurs budgets. La compétition perdue par EADS face à Boeing pour la fourniture d’avions ravitailleurs à l’armée de l’air américaine montre qu’en temps de crise économique les États ont plus que jamais tendance à donner la préférence à leurs constructeurs nationaux.
Sur le marché des avions de combat, les Américains ont acquis des positions inexpugnables avec le JSF. Les Européens disposent quant à eux de deux modèles, l’Eurofighter Typhoon, fabriqué conjointement par EADS, l’italien Alenia et le britannique BAE Systems, et le Rafale, produit par Dassault.
L’avion français a démontré ses capacités opérationnelles aussi bien pour sa version marine que pour sa version air à l’occasion du conflit d’Afghanistan. Plus récemment, le Rafale a été le premier à intervenir en Libye, où il a montré sa disponibilité et sa capacité multirôles multimissions. Le Rafale est engagé dans plusieurs compétitions : Brésil, Abou Dhabi, Suisse et Inde. Dans ce dernier pays, il est seul en lice face au Typhoon.
En attendant les contrats à l’exportation, l’activité des chaînes de production de l’avion français repose sur une commande de 193 appareils par l’armée française, sur lesquels 82 ont déjà été livrés. Le plan de charge pourrait être assuré jus qu’en 2018, 2025 en cas de commande complémentaire de l’État.
Les conflits en cours montrent l’importance croissante des drones, utilisés en grand nombre, tant pour l’observation que pour le combat par les Américains en Afghanistan. Les Israéliens sont également passés maîtres dans ce domaine. L’Europe affiche un sérieux retard dans ce domaine et étale ses divisions. Cassidian, la filiale de défense d’EADS, construit un démonstrateur, le Talarion, pour lequel elle peine à trouver les 300 millions d’euros nécessaires à son financement, tandis que les Allemands mettent au point avec les Américains le drone d’observation EuroHawk. Dassault, de son côté, est maître d’oeuvre du Neuron, un drone de combat produit avec les Suédois, les Suisses, les Italiens et les Grecs. Le démonstrateur est en cours de montage à Istres et devrait voler l’an prochain. Il vient aussi de nouer un partenariat exclusif avec BAE Systems pour la conception d’un drone d’observation dans lequel le britannique sera maître d’oeuvre et Dassault systémier. Ce projet Telemos vient directement en concurrence avec le Talarion. En attendant l’entrée en service de cet appareil, qui pourrait avoir lieu en 2016, Dassault propose avec Thales le Heron.
Il appartient maintenant aux gouvernements européens de faire leur choix entre les projets, alors que les militaires sont impatients de disposer d’un appareil devenu indispensable dans la guerre moderne. David Victoroff http://www.valeursactuelles.com/actualit%C3%A9s/%C3%A9conomie/cacophonie-europ%C3%A9enne20110623.html |
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